Maude Léonard
Professeure spécialisée en entreprises sociales et collectives du département organisation et ressource humaines de l'ESG \ UQAM + psychologue communautaire + cofondatrice et présidente de Troc-tes-Trucs
Mes études en psychologie communautaire m'ont permis de développer une pensée intégrée et globale des diverses problématiques individuelles et sociales. Partageant des valeurs communes avec l’économie sociale et solidaire, la psychologie communautaire offre un cadre d'analyse misant sur les forces des communautés et la reconnaissance de leur potentiel. À cet égard, la croissance et la vitalité́ des entreprises sociales et solidaires jouent un rôle essentiel dans le développement de communautés en santé. À travers mes recherches, je tente donc de saisir plus finement leurs modes de fonctionnement et l’ampleur de leurs retombées. C'est dans cet esprit que j'ai cofondé l'entreprise d'économie sociale à but non lucratif Troc-tes-Trucs, expérience qui m'a donner l'occasion de confronter mes connaissances à la réalité du terrain. La psychologie communautaire m'a également permis de saisir toute la nécessité et l'obligation du chercheur à travailler en étroite collaboration avec les milieux de pratique. De cette manière, les connaissances issues de la recherche sont ancrées et visent à répondre aux besoins des divers intervenants, des entrepreneurs sociaux et de leur clientèle. Bien plus qu’utilitaire, le processus de recherche en lui-même devient un outil de gestion sans égal lorsqu’il permet aux organisations d’évaluer leurs modes de fonctionnement et les amène à développer des pratiques innovantes.
Julie Goulet, Ph.D.
Coordonnatrice et agente de liaison de la Chaire de partenariat en prévention de la maltraitance
Plus qu’une profession, la psychologie communautaire s’exprime dans ce que je suis. Elle a changé ma compréhension et ma vision du monde. Elle m’a appris que le chemin parcouru est tout aussi important, si non davantage, que le résultat. Elle m’a fait prendre conscience des inégalités de pouvoir et de l’importance de donner une voix à ceux que l’on n’entend pas. C'est pourquoi, dans le cadre de mon travail, je tente de faciliter la participation de toutes les parties prenantes dans le déploiement d'un programme d'intervention visant à soutenir les parents dans l'exercice de leur rôle.
Judith Gaudet
Consultante développement et évaluation d'interventions
Professeure et chercheure associée, département de communication sociale et publique, Comsanté, UQAM
J’ai obtenu mon diplôme en psychologie communautaire (Ph.D. recherche-intervention) en 2006. Depuis ce temps, j’évalue et je développe des projets de transfert de connaissances, de promotion/prévention/éducation, de mobilisation communautaire et de télévision jeunesse. Ma façon de mener mes mandats est très influencée par la psychologie communautaire : lecture écologique des problématiques sociales, posture d’accompagnement, qui facilite la participation et la collaboration de tous (citoyens et professionnels d’horizons variés), et surtout, souci de développer des outils concrets bien arrimés aux besoins et aux valeurs des milieux.
Anne-Marie Tougas
Professeure adjointe, département de psychoéducation (Université de Sherbrooke)
Comment la psychologie communautaire s’exprime à travers mon travail? De façon générale, c’est par le biais des approches théoriques et des méthodes que je privilégie que ma formation en psychologie communautaire transparaît dans mes travaux de recherche. Sur le plan théorique, mes travaux reposent sur des approches et des modèles qui prônent une vision holistique des problématiques et des phénomènes sociaux. Dans mes travaux en évaluation de programme, cette vision se reflète par le recours à l’approche de l’évaluation fondée sur la théorie (Chen, 2005) qui invite à dépasser l’examen traditionnel de la boîte noire d’un programme afin de mieux comprendre pourquoi et comment ce dernier parvient ou non à atteindre les résultats escomptés. Dans mes travaux sur le rétablissement des jeunes aux prises avec un problème de santé mentale, cette vision se traduit par l’adoption du modèle bioécologique (Bronfenbrenner, 1979) qui guide un examen complet des interactions entre l’adolescent en difficulté et ses milieux de vie (famille, école, services sociaux et de santé) dans une période de transition non normative (la réintégration scolaire : chronosystème) ayant une influence significative sur son développement. Sur le plan des méthodes, mes travaux se réclament du paradigme pragmatique et tirent profit des approches tant qualitatives que quantitatives dans une perspective de complémentarité et d’approfondissement des connaissances. Au-delà des méthodes au sens strict, je puise une grande motivation à poursuivre des travaux qui trouvent une forte résonance dans les milieux de pratique et je valorise par conséquent la mise en place de modalités qui confèrent un rôle actif aux acteurs concernés. Dans le cadre d’un récent projet de recension systématique mixte (Tougas, CRSH Développement Savoir 2014-2016), notre équipe a mis sur pied un comité consultatif interdisciplinaire (milieux scolaire, communautaire, de la santé et des services sociaux) dont l’expertise des membres est sollicitée pour s’assurer que les connaissances et recommandations dégagées de la recherche reflètent les besoins de la clientèle, répondent aux préoccupations des intervenants et éclairent la prise de décision des gestionnaires concernés au plan local.